Mission Nice 2020 ♯03
Troisième jour de mission à Nice
La dégradation météo 🌧️ prévue en fin de semaine se précise et ça ne sera pas une simple perturbation : les niveaux d’alertes 📣 montent crescendo sur la région. Ok, 🙄 on est coutumier des événements météorologiques exceptionnels en mission…
🤔 On se souvient des intempéries dilluviennes 🌧️ qui avaient provoqué de terribles innondations 😓 sur la côte méditerrannéene en octobre 2015 et qui nous avaient poussés à faire route 🚙 jusqu’à Collioure 🏔️ pour finaliser la mission (vigilence orange 🔶).
Ou encore, on se souvient de Leslie, l’ouragan zombie 🌀 qui avait attendu des semaines avant de se décider à accoster la péninsule ibérique en provoquant un épisode cévenole mémorable 😰 pendant notre mission à Montpellier en octobre 2018 (vigilence orange 🔶).
Octobres 2015 et 2018 sur la côte d’améthyste et octobre 2019 sur la côte de la riviera
Et puis on se souvient aussi de la puissante ligne de grains orageux ⛈️ venue de l’ouest qui avait traversé la France et provoqué un important épisode méditerrannéen 😳 l’année dernière à Nice (octobre 2019) en nous laissant une mer démontée 🌊 pour le reste de la semaine (vigilence jaune ⚠️)…
Mais là, on grimpe d’un cran 😱 (pourtant on est parti en septembre…) : vigilence rouge 🔴, la tempête Alex 🌀 est une bombe météorologique 💥, c’est-à-dire une dépression profonde qui se forme très rapidement (perte d’une trentaine d’hectopascals en moins de 6 heures) et à proximité des côtes.
Bien qu’elle passe sur la Bretagne, ses bras tentaculaires 🦑 vont trainer jusqu’au-dessus de la Méditerranée qui est encore très chaude à cette époque de l’année.
Les vents 💨 vont se charger massivement en eau, ce qui va déclencher un épisode méditerranéen exceptionnel sur la région. Cerise 🍒 sur le gâteau, quand le coeur dépressionnaire va arriver au niveau de la Manche, il va rebondir sur un anti-cyclone et faire demi-tour ➰ pour en remettre une couche dans l’autre sens…
Les bulletins d’alerte pour aujourd’hui et demain et une vue d’Alex par satellite
😞 On avait prévu demain d’aller faire des tests dans l’arrière pays dans la vallée de la Vésubie en fonction de l’état de la mer, mais vu ce qui s’annonce, ❌ c’est en croix (on se rappelle encore de la route sous l’orage l’an dernier en montant à Saint-Martin-Vésubie… 😨).
Aujourd’hui, c’est donc un peu le dernier jour de mission, alors on tente la manipulation complète : équipement de terrain et parcours automatique de zones.
Entre la veille au soir et le matin, on prépare les plans de vol ✈️. On envisage différentes zones, à la fois pour leurs intérêts et leurs expositions variées afin de parer aux imprévus, mais aussi différents types de parcours : tests (pour vérifier qu’il n’y a pas de décalage entre les points 📍 sur la carte satellite 🛰️ et les points réels), petit parcours, grand parcours, trajectoires en radiateur ou en colimaçon, etc.
Exemples de tajectoires sur le cap de Nice et sur la zone de l’Aquarium
Pour atteindre notre plateforme de test au Cap de Nice, il faut au moins un bon demi-kilomètre 👣 sur le chemin de pierre du Sentier du Littoral (il faut rajouter la distance à la voiture 🚙 en fonction de l’endroit où on a trouvé une place pour se garer).
😭 Ça fait donc un sacré paquet d’allers-retours pour transporter tout le matériel nécessaire à la manipulation complète
Rien qu’en comptant les plombs des ceintures de plongée et des mires de marquage, on monte à 20 Kg 🏋️, alors on dépasse allègrement les 100 Kg 💪 si on rajoute le robot, la station sol, les outils, le matériel d’équipement de terrain, le matériel de plongée, etc.. 😤 Et c’est sans compter la descente du matériel en contre-bas sur la plateforme 🧗 et le fait que l’on ne peut pas laisser le matériel sans surveillance 👀…
Pour gagner du temps, on décide de partir de la plage des Bains Militaires, à côté du port : la distance pour décharger est réduite à 50m, puis on fait le trajet en kayak 🛶 pour rejoindre les zones de tests. C’est Archimède qui porte et on peut même rejoindre des zones inaccessibles du bord, comme l’Aquarium !
Et les Navy-Shadoks pompaient, pompaient… Laaarguez les amarres : et on pagaie 🚣, on pagaie 🚣!
Kayak gonflé et matériel chargé, le ciel est globalement dégagé, la mer est calme, la voiture est garée (malgré le fait que les places de stationnement alentours ont toutes été fermées dans la nuit pour cause de risque d’éboulement) : on embarque pour rejoindre le Cap de Nice 🚣! Mais le temps de la traversée, la houle se forme de minute en minute. Les premiers effets de la tempête 🌀 se font déjà sentir, ça doit fortement secouer en haute-mer 🌊 !
On fait attention pour ne pas se retourner et perdre le matos par 30m de fond… 😳
Arrivés à la plateforme, on décide de débarquer : la route retour par kayak sera impossible car les creux font déjà presque 1 mètre
Les tests seront donc menés depuis la terre ferme (😢 au revoir la zone de l’Aquarium pour ce coup-ci). Vu les conditions, on tire aussi un trait sur l’équipement de terrain en plongée. De toute façon, ça secoue tellement que les images seront inexploitables.
Station sol 🎮 ready, plongeur de sécurité 🏊 à l’eau : on lance les premières trajectoires
Ça se passe plutôt bien, avec les mêmes petits problèmes repérés hier. Après les trajectoires d’essai, on passe aux différentes trajectoires en radiateur. Tout se passe comme prévu sur les premiers tests, mais la houle a continuer de se renforcer et à un moment, une grosse déferlante passe par dessus le catamaran (et le plongeur) 🐳.
Or sa méca (du catamaran, hein, pas du plongeur 😉) est encore au stade du prototype : elle résiste aux petites projections, mais elle n’est pas faite pour la submersion… 🙄
De l’eau 💦💦 a dû rentrer dans le système, car la liaison avec le robot et la station au sol est brusquement coupée ❌. Mais surtout, il semble s’asservir sur un point lointain qui n’était pas dans la plannification de trajectoire : 🧟 il part plein gaz, cap à l’Est (heureusement que ce point mirage 👻 ne s’est pas trouvé en direction du large… 😱) et se prend au passage toutes les vagues de travers .
Le plongeur 🏊 finit par le rattraper et le ramener à la plateforme : time out…
La mer est déchaînée, il est temps de stopper les tests 🙅 et de commencer à ramener le matériel par la voie terrestre. C’est long 😒, c’est lourd 😣, mais au moins le spectacle des vagues 🌊 est magnifique 😲😊.
Remontée du matériel là-haut sur le chemin… 🦎
Puis ce sont les allers-retours 😤 : plus que la moitié… Et ça y est, c’est le dernier trajet, yay 😁 !!!
Les vagues montent à l’assaut du Sentier du Littoral, on confirme : le kayak retour, ce n’était pas possible 🐬!
De l’alerte orange, on glisse à l’alerte rouge, c’est la fin prématurée de la mission. On rend les blocs le vendredi et on packe tout le matériel. L’apocalypse déferle sur la région. Reste maintenant à s’en extraire en sécurité et revenir à Paris, pas simple…
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