Bienvenue Charles đŸ€—!

Bienvenue Charles đŸ€—!

Parcours d’étudiants SEAL #01

Nous avons le plaisir ce mois-ci d’accueillir au sein de notre Ă©quipe Charles Villard qui dĂ©bute sa thĂšse de doctorat pour une durĂ©e de 3 ans. Pour l’occasion, nous lui avons demandĂ© de parler un peu de lui, de son parcours et de ses projets.

đŸŽ™ïž “Peux-tu te prĂ©senter ?”

Je m’appelle Charles Villard, je suis originaire du Sud de la France (et la tĂȘte toujours lĂ -bas). TĂŽt dans ma scolaritĂ© j’ai su que je voulais travailler dans l’informatique. AprĂšs un Bac S, j’étais tiraillĂ© entre une prĂ©pa classique qui ne m’aurait pas permis de faire directement ce que j’aime ou intĂ©grer une Ă©cole qui fait de l’informatique.

J’avais la volontĂ© de travailler sur de gros projets et de pouvoir les diriger, d’avoir la possibilitĂ© d’aller plus loin que la technique pure.

C’est pour cette raison que j’ai choisi, conseillĂ© par mes professeurs du lycĂ©e, d’intĂ©grer une Ă©cole d’ingĂ©nieur post-bac. L’EPITA m’avait Ă©tĂ© recommandĂ©e par des anciens que j’ai eu l’occasion de croiser et correspondait Ă  ma passion. Cette Ă©cole Ă©tait de mon point de vue celle qui approfondissait le plus l’aspect programmation de l’informatique ainsi que la possibilitĂ© de personnaliser son cursus.

Je suis arrivĂ© dans la prĂ©pa intĂ©grĂ©e de l’EPITA en 2015, celle-ci avait l’avantage d’aborder des notions gĂ©nĂ©rales importantes similaires aux prĂ©pas classiques (en plus allĂ©gĂ© Ă©videmment) tout en abordant dĂšs la premiĂšre annĂ©e les notions de l’informatique. Cela permet de donner plus de sens Ă  la scolaritĂ© et donne envie de s’investir.

đŸŽ™ïž “Tu as eu l’occasion de partir un semestre Ă  l’étranger pendant ton cycle prĂ©paratoire, qu’est-ce que ça t’a apportĂ© ?”

J’ai eu l’opportunitĂ© de faire un semestre Ă  l’étranger en Afrique du Sud durant la deuxiĂšme annĂ©e. De nombreuses Ă©cole proposent cette possibilitĂ©. L’avantage Ă©tait que l’EPITA s’occupait de choisir des parcours pertinents par rapport Ă  notre cursus afin que le semestre Ă  l’international se dĂ©roule sans perte de compĂ©tences techniques ou scientifiques.

Partir aussi longtemps permet de vraiment vivre là-bas et découvrir le pays. Cette expérience a été enrichissante sur de nombreux plans.

image image
Photos prises par Charles lors de son semestre en Afrique du Sud

Tout d’abord la distance (10 000 km) de chez soi permet d’avoir une vraie indĂ©pendance par rapport Ă  son mode de vie courant, on ne va pas prendre l’avion pour passer un week-end en France. Cela apporte aussi une nouvelle approche pour les cours, la diffĂ©rence de culture fait que l’on n’apprend pas de la mĂȘme maniĂšre les choses similaires.

Un petit exemple : ce qui m’a le plus surpris sont les symboles de notations des Ă©quations dans les cours de maths qui sont diffĂ©rents de chez nous. Plus particuliĂšrement les dĂ©rivĂ©es, notĂ©es tout le temps en dĂ©rivĂ©es partielles.

Ça permet de rĂ©apprendre des notions que l’on connait dĂ©jĂ  ou de nouvelles notions mais avec un nouveau sens de lecture. Enfin ce sĂ©jour permet une vraie ouverture culturelle surtout dans un pays moins dĂ©veloppĂ©.

đŸŽ™ïž “Et ensuite, sur le cycle ingĂ©nieur ?”

Ensuite j’ai suivi le parcours classique de l’EPITA, cycle ingĂ©nieur, j’ai intĂ©grĂ© le laboratoire de robotique d’exploration nouvellement crĂ©Ă© (qui s’est appelĂ© SEAL par la suite) et j’ai choisi la majeure GISTRE, une spĂ©cialisation sur les systĂšmes embarquĂ©s temps rĂ©el.

đŸŽ™ïž “Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton entrĂ©e dans l’équipe SEAL lors de ta premiĂšre annĂ©e du cycle ingĂ©nieur ?”

Lorsque je suis entrĂ© Ă  l’EPITA, j’ai eu l’occasion de dĂ©couvrir le fonctionnement des laboratoires de l’école. Ils permettent Ă  ceux qui sont sĂ©lectionnĂ©s aprĂšs une candidature de travailler sur des projets correspondants Ă  leurs centres d’intĂ©rĂȘts. Ces projets sont encadrĂ©s plus finement directement avec les enseignants-chercheurs, ce sont donc des sujets uniques qui offrent la possibilitĂ© d’aller beaucoup plus loin que des projets classiques d’étude.

Ce mĂ©canisme permet de personnaliser le cursus durant les annĂ©es Ă  l’école en disposant de ressources techniques et pĂ©dagogiques difficilement trouvables ailleurs.

L’annĂ©e oĂč j’ai postulĂ© dans ces laboratoires, une nouvelle Ă©quipe a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e sur le domaine de la robotique d’exploration. Elle rassemblait tous les domaines qui me passionnent et donc la possibilitĂ© de dĂ©velopper les compĂ©tences qui me tenaient Ă  cƓur.

image image
Tests avec un drone volant et avec le catamaran Kraken

PassionnĂ© par l’informatique depuis trĂšs jeune, je voyais et vois toujours la robotique comme la maniĂšre d’utiliser l’informatique pour aider le monde concrĂštement.

Contrairement Ă  de la programmation trĂšs abstraite et nĂ©cessitant de nombreuses Ă©tapes avant d’avoir une action concrĂšte sur la vie courante, la robotique agit directement sur la vie courante. De plus, je voulais dĂ©couvrir le monde de la recherche qui m’intriguait.

image image
Tests avec le sous-marin Ryujin et la voiture Mabouya

Avoir la possibilitĂ© de dĂ©couvrir la mĂ©thode scientifique et la possibilitĂ© d’écrire un papier scientifique avant la fin de mes Ă©tudes d’ingĂ©nieur Ă©tait une grande opportunitĂ©.

Les activitĂ©s du laboratoire occupaient principalement mon temps libre. Bien que certains projets classiques du cursus soient remplacĂ©s par des projets dans le laboratoire, ceux-ci ne correspondent qu’à une infime partie du temps. C’est une expĂ©rience qui demande donc beaucoup de temps et d’investissement personnel.

image image
Mission Ă  l’aqueduc de Castries, dans la rĂ©gion de Montpellier

đŸŽ™ïž “Tu as continuĂ© au sein de l’équipe SEAL pendant ta majeure (2e et 3e annĂ©e du cycle ingĂ©nieur), qu’est-ce que ces travaux en laboratoire t’ont globalement apportĂ© ?”

Ces activitĂ©s m’ont permis de dĂ©couvrir un aspect plus “pratique” de l’informatique au travers de la robotique. Le fait de travailler dans les diffĂ©rents domaines (air, terre, surface et sous-marin) m’a appris Ă  aborder les problĂ©matiques de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, mais aussi plus pragmatique.

J’ai eu l’occasion de participer Ă  diffĂ©rents concours. Ceux-ci, souvent compliquĂ©s, m’ont permis de mieux m’organiser et d’aller plus rapidement Ă  l’essentiel.

image image
Participation au concours drone organisé par Safran en 2018

image image
Participation au concours ERL organisĂ© par le CMRE en 2019 Ă  La Spezia en Italie sur une base de l’OTAN

đŸŽ™ïž “Qu’est-ce que tu as le plus aimĂ© au cours de cette expĂ©rience ?”

Ce que j’ai le plus aimĂ© au travers de cette expĂ©rience c’est la libertĂ© d’apprentissage.

L’EPITA et la plupart des autres Ă©coles choisissent les notions Ă  apprendre Ă  leurs Ă©lĂšves qui font finalement le choix d’un package avec des choses qu’ils veulent apprendre et celles qu’ils doivent apprendre. Au travers des laboratoires il est possible de choisir plus finement et plus en profondeur. Ce qui rend le cursus beaucoup plus gratifiant.

đŸŽ™ïž “Aujoud’hui tu vas commencer une thĂšse, est-ce une piste que tu avais envisagĂ©e depuis longtemps ? Comment t’es venue l’envie de faire de la recherche ?”

J’essaye toujours de me projeter plusieurs annĂ©es en avance. Lorsque je suis rentrĂ© Ă  l’EPITA j’avais dĂ©jĂ  la volontĂ© de faire de la recherche.

Ce qui a orientĂ© mes diffĂ©rents choix au niveau de mon cursus. Je m’orientais d’abord vers de la recherche et dĂ©veloppement car j’aime bien les choses concrĂštes qui sont utiles dans un avenir proche, mais j’étais curieux de faire une Ă©tape vraiment recherche au travers d’une thĂšse. Mon cursus s’est donc construit autour d’une sorte de fil directeur vaguant en fonction des opportunitĂ©s qui se sont prĂ©sentĂ©es.

Le laboratoire SEAL Ă©tait l’opportunitĂ© parfaite pour dĂ©couvrir ce monde de la recherche avant mĂȘme de commencer une thĂšse. SĂ©duit par mes 3 ans dans le laboratoire j’ai sautĂ© le pas, guidĂ© par mes professeurs, de faire ce projet de recherche.

đŸŽ™ïž “Qu’est-ce que tu attends de la thĂšse ?”

Pour ce projet de thĂšse j’attends particuliĂšrement de pouvoir approfondir le domaine de la vision. Durant mes annĂ©es d’études je me suis principalement concentrĂ© sur les aspects bas niveau de la robotique au travers des activitĂ©s du laboratoire et de la majeure GISTRE (le fonctionnement des cartes Ă©lectroniques, des capteurs ou des actionneurs, la programmations bas niveau, etc.).

Bien qu’au laboratoire j’ai eu l’occasion de travailler sur des domaines plus haut niveau de traitement d’images, j’aimerais complĂ©ter ces compĂ©tences afin de vraiment maitriser toutes les couches de la robotique.

De la rĂ©cupĂ©ration des donnĂ©es, des algorithmes de traitement et de reconstruction 3D, de la prise de dĂ©cision en fonction de celles-ci jusqu’à l’actionnement des moteurs : pour moi, la robotique a la particularitĂ© de nĂ©cessiter de maitriser ces diffĂ©rentes couches pour que ça fonctionne et donc d’ĂȘtre transverse.

đŸŽ™ïž “Peux-tu nous parler un peu de ton sujet de thĂšse ?”

Mon sujet de thĂšse est dans les thĂ©matiques abordĂ©es dans le laboratoire. Plus particuliĂšrement sur la cartographie sous-marine. Mon sujet va se concentrer sur la crĂ©ation de nuages de points denses des zones peu profondes Ă  l’aide d’une ou plusieurs plateformes.

Ce domaine prĂ©sente de nombreuses difficultĂ©s qui vont ĂȘtre trĂšs intĂ©ressantes Ă  surmonter.

De plus le milieux sous-marin a la particularitĂ© d’ĂȘtre trĂšs compliquĂ©. Cela permettra donc d’amĂ©liorer les mĂ©thodes Ă©laborĂ©es pour les autres milieux qui sont plus “simples” d’accĂšs en laissant la voie Ă  des applications plus larges.

đŸŽ™ïž “Et pour l’instant, la suite professionelle aprĂšs la thĂšse, tu la vois comment ?”

AprĂšs la thĂšse je songe Ă  crĂ©er mon entreprise dans les thĂ©matiques de ma thĂšse. J’ai pas mal d’idĂ©es pour diffĂ©rents domaines d’application autre que les sous-marins qui pourraient largement faciliter certaines tĂąches dans des mĂ©tiers pĂ©nibles.


image

🎬 Et voilĂ  ! Un grand merci Charles pour avoir participĂ© Ă  cet interview, on te souhaite trois belles (et intenses) annĂ©es de thĂšse avec nous ! En espĂ©rant que ton parcours en inspire d’autres 😉!

⇹ Voir le post suivant de la chronique Parcours d’étudiants SEAL : Martin en stage au LIRMM ♯02

Author face

Les 2L

Enseignant.e.s-chercheu.r.se.s Ă  l'EPITA en robotique d'exploration, co-responsables de l'Ă©quipe de recherche SEAL (Sense, Explore, Analyse & Learn)

Recent post