Recensement de la biodiversité

C’est les vacances et on entre dans le cœur de la saison des tempêtes 🌀 alors pourquoi ne pas en profiter pour se pencher un peu sur la biodiversité 🌎? Avec les échouages c’est l’occasion d’observer sur les côtes tout un tas d’espèces qui sont habituellement moins accessibles.

Et l’établissement des cartes de répartition des espèces ne passe pas uniquement par une collecte d’information via des robots !

Un humain équipé d’un appareil photo peut très bien faire l’affaire. Ok, tout seul, pas tant que ça, mais ça change tout si on entre dans le cadre des sciences participatives ! Les résultats obtenus ne s’exploitent pas de la même manière que le cartographie systématique car les protocoles sont différents, mais ils apportent souvent des éclairages différents et complémentaires.

L’application sur laquelle on soumet l’ensemble de nos observations c’est iNaturalist, car elle accepte les individus appartenant à tous les règnes du vivant et ses codes ainsi que sa base de données sont open-sources 👍!

Créée par l’Académie des sciences de Californie (l’un des dix plus grands musées d’histoire naturelle au monde), iNaturalist rassemble une communauté très dynamique : plusieurs dizaines de milliers d’observations par jour réalisées par plusieurs milliers d’observateurs à travers le monde entier 😮 Et depuis quelques temps, on recense chaque année quelques centaines d’articles publiés dans des journaux scientifiques 📖 et exploitant ces données collectées.

Les observations mondiales à ce jour

Comment ça marche ? On repère un individu, on le prend en photo 📸(aspect général et vue macro sur des sous-éléments pouvant aider à l’identification), on note les coordonnées du lieu 📍(si on utilise un smartphone, on peut activer la géolocalisation) et la date 📅

C’est suffisant pour soumettre les données, si on connaît l’espèce ou le genre, on peut le préciser, sinon une IA tentera de nous aiguiller. Et ensuite cette identification sera confirmée, affinée ou corrigée par d’autres utilisateurs pour rendre l’information plus fiable et utilisable pour la recherche.

Ok, super 👌! Et au final on a observé quoi en échouages cette semaine ?

Des physalies, des vélelles et des anatifes ! Partout, par centaines de milliers 😱!

Les physalies (Physalia physalis) que l’on connaît peut-être plus sous le nom vernaculaire de galères portugaises (extrêmement urticantes) et les vélelles (Velella velella) font partie de ce qu’on appelle “la flotte bleue” (“The Blue Fleet”) : ces animaux marins vivent en colonies et sont incapables de se déplacer par eux-mêmes, c’est le vent qui décide de leur destination (d’où leur destin tragique lors des tempêtes…).

Quant aux anatifes communs (Lepas anatifera), ils vivent en haute mer, fixés sur des objets flottants et sont donc eux aussi soumis au gré des vents 💨

Tant qu’on est occupé à observer, on peut noter quelques classiques du littoral Atlantique. Des capsules d’œufs de raies bouclées (Raja clavata) qui sont aujourd’hui une espèce menacée ❗️Des capsules ovigères de pourpres petite pierre (Nucella Lapillus), un gastéropode 🐚considéré comme une espèce-sentinelle 🚩(sensible à certains polluants) et donc utilisé comme bio-indicateur. Et des pseudorécifs d’hermelles (Sabellaria alveolata), des vers marins “ingénieurs” qui construisent des tubes en cimentant du sable et forment ainsi des réservoirs de biodiversité 🔵 pouvant abriter plus de 50 espèces différentes.

Capsule d’œuf (oothèque) de raie bouclée, capsules ovigères de pourpres et récifs d’hermelles

Et voilà pour la petite séquence biodiversité, ayez l’œil 👁 lors de vos prochaines balades !

On termine sur un petit aperçu de nos contributions 2019 sur iNaturaliste, en classification taxonomique